Rapport d’Activités 2021

Et la vie continue

« Nous avons continué, avec tous nos partenaires, le travail important sur la mise en œuvre de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées »

Cette année de plus, aux senteurs pandémiques avec ses bouquets de mesures, n’aura pas eu gain de cause sur la poursuite de notre mission. Malgré toute l’énergie dépensée pour s’adapter et la fatigue que cela génère, toutes les équipes se sont impliquées avec engagement dans l’accueil et le soutien aux résidents. Il faut reconnaitre que ces derniers aussi se lassent, mais nous rappellent qu’ils ont passé d’autres périodes très difficiles dans leurs vies, et pensent à nous pour que nous tenions le coup. C’est ce que me dit régulièrement une dame que je croise souvent.

Ainsi, grâce au formidable travail des collaborateurs, nous pouvons nous féliciter d’une année accomplie à satisfaction dans tous les domaines, excepté ceux entravés par les contraintes sanitaires (les grands événements institutionnels, les camps, les regroupements d’équipes, etc.).

Nous avons continué, avec tous nos partenaires, le travail important sur la mise en œuvre de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées qui est pleinement intégrée dans notre culture d’entreprise. Nous avons continué à nous investir auprès d’associations, de commissions, de groupes de paroles et de travail, pour soutenir le rétablissement et l’autodétermination des personnes ainsi que leur implication dans la vie citoyenne et dans les thèmes importants de la vie du Centre-Espoir.

Je tiens aussi à relever l’important soutien de l’Office de l’Action pour l’Insertion et l’Intégration sociales pour permettre de poursuivre le développement de nos activités en faveur des personnes que nous accueillons. L’année 2022 s’annonce pleine de défis.

Je vous laisse parcourir l’année 2021 au travers des regards de ceux qui ont participé à ce rapport. En me réjouissant de vous retrouver tout au long de 2022.

Patrick Rossetti
Directeur

Brèves

Le droit au bonheur

« Il me plait de préciser que par son action, le personnel du Centre-Espoir contribue à cette atteinte du bien-être. »

Chaque être humain devrait disposer du droit à trouver sa place dans la partition jouée par notre communauté humaine. Idéalement, en y trouvant de l’épanouissement. Année après année, le Centre-Espoir porte cette mission en misant sur l’intégration professionnelle de celles et ceux dont la réalité nécessite un encadrement synonyme de sécurité et d’encouragement.

Notre société, en élaborant tout au long du siècle dernier des règles et des lois qui protègent l’être humain et régissent la vie collective, en a laissé une de côté. Une règle pourtant pas si éloignée du principe de dignité : le droit au bonheur. Notre Constitution fédérale, sans le nommer tel quel, ancre dans son préambule le bien-être, en rappelant que tout membre de notre communauté doit pouvoir y aspirer. Il me plait de préciser que par son action, le personnel du Centre-Espoir contribue à cette atteinte du bien-être.

Avec cet idéal chevillé au corps, l’institution a développé l’an dernier ses prestations pour l’accompagnement à domicile et de centre de jour. Avec des valeurs ancrées dans l’histoire de l’Armée du Salut – que le canton a par ailleurs soutenu pour son autre magnifique projet du Passage, nouveau lieu pour les sans-abris inauguré à l’automne 2021 –, le centre a poursuivi le développement de l’accueil et du soutien aux résident∙e∙s, permettant aux collaborateurs et collaboratrices d’améliorer le temps passé directement à leurs côtés.

Le bonheur passe par l’autonomie : la rénovation et l’adaptation de la buanderie pour que les habitant∙e∙s puissent laver eux-mêmes leur linge en est un moteur. Le bien-être existe aussi par la protection dont on jouit : en période encore fortement marquée par la pandémie de Covid-19, les testings et la vaccination, tout comme le fait de rassurer, en sont des marqueurs forts.

Tandis que notre canton a continué d’être impacté par la pandémie en 2021, le principe de solidarité mérite d’être ajouté à la recette du bonheur. Ensemble, nous sommes plus fort∙e∙s. Seul∙e∙s, nos efforts n’ont qu’une portée limitée. Cette solidarité est aussi source de bonheur, j’en suis convaincu. Le Centre-Espoir l’est sans aucun doute également, lui qui a toujours privilégié l’action qui rassemble. Celle qui inclut et qui se renforce grâce à la participation des résident∙e∙s et du personnel. Je leur adresse mes vifs remerciements, tout comme au comité de direction.

Je me réjouis du soutien que le canton apporte au Centre-Espoir. Je suis heureux de voir l’excellente collaboration avec l’office de l’action, de l’insertion et de l’intégration sociales (OAIS) concernant le contrat de prestations entre mon département et l’institution. Au nom de la recherche du bonheur et du bien-être pour toutes et tous.

Thierry Apothéloz
Conseiller d’État chargé du département de la cohésion sociale (DCS)

De la proximité au quotidien

« Selon la situation, cette proximité peut être salutaire ou inconfortable, mais elle est surtout perçue comme un gage de sécurité par nos résidents. »

Dans notre institution, trois collaborateurs ont comme tâches de garder propre et entretenir les lieux communs, un membre de l’équipe est chargé des travaux de rénovation des chambres lors du départ d’un résident, du changement de mobilier et également de la rénovation des lieux communs.

Depuis le début de la pandémie, une nouvelle personne est venue renforcer l’équipe, qui doit désinfecter au maximum les lieux, dans le bâtiment principal ainsi que dans les ateliers à proximité. Sans oublier nos ascenseurs, si fréquentés dans notre établissement, et qui sont devenus à cause du Covid des lieux très sensibles.

Le virus a mis une pression supplémentaire sur nos collaborateurs, tant les nettoyeurs que les femmes de chambre, avec la crainte de contaminer les collègues ou les résidents. L’équipe a gardé en tête le risque lié au virus, et a tout fait pour que le plus grand nombre soit épargné.

Les femmes de chambre sont au service des résidents dans le but de garder propres les lieux de vie et les chambres. Dans la mesure du possible, celles-ci sont nettoyées tous les jours ou à la demande du résident. La programmation des nettoyages est organisée entre le service des unités et les femmes de chambre, qui collaborent étroitement.

Les femmes de chambre sont régulièrement amenées à entrer dans l’intimité des résidents. Selon la situation, cette proximité peut être salutaire ou inconfortable, mais elle est surtout perçue comme un gage de sécurité par nos résidents.

Dans l’ensemble de ma carrière professionnelle, j’ai rarement côtoyé des collaborateurs avec une ancienneté de plus de trente ans, comme c’est le cas au Centre-Espoir, et qui entretiennent d’aussi bons rapports avec les résidents.

Anabela Simao
Responsable Intendance

« J’ai un bon contact avec les dames d’étages. On discute parfois de l’actualité du moment. »

Olivier
Résident

L'image au service de la dignité

« …mettre l’humain au centre et promouvoir le bien-être des personnes, au-delà de leur vulnérabilité sociale. »

Le Centre-Espoir offre un éventail de prestations très large, à différents bénéficiaires et sur plusieurs sites. Suite à la création du poste de spécialiste marketing   & communication en 2015, la priorité a été donnée à l’harmonisation de l’identité graphique des documents internes, en adéquation avec les directives du Quartier général de l’Armée du Salut Suisse. Ce travail de Corporate Design a permis de fédérer les collaborateurs autour d’une identité commune et de renforcer la lisibilité de la structure auprès du public et de nos partenaires. Dans ce but, l’identification extérieure des bâtiments, ainsi que leur signalétique intérieure, ont été mises à jour. 

Dans un second temps, une refonte du site web et des brochures de présentation a été entreprise avec comme objectif de repenser la façon de présenter les prestations du Foyer et des Ateliers. Notre souhait était de valoriser le travail des collaborateurs et des travailleurs en mettant en avant la qualité de l’accueil et de l’accompagnement.

Brouillant les frontières entre collaborateurs, résidents et travailleurs, le travail photographique vise à moderniser l’image de l’accompagnement social. Dans un effort similaire de modernisation, la stratégie commerciale des Ateliers a été repensée, depuis les services et produits proposés jusqu’à l’identité de la boutique. En partant de la mise en valeur des compétences des travailleurs et en lien étroit avec les maîtres socio-professionnels, la ligne de produits et services a été dépoussiérée afin de rencontrer les attentes du public.

Plus récemment, le restaurant du Centre-Espoir a fait l’objet d’une transformation complète qu’il convenait d’accompagner par un concept d’identité global axé autour de la qualité de la nourriture et du bien-être des résidents. Loin de l’esprit de cantine, la volonté exprimée par les illustrations, les tenues des collaborateurs et le choix du mobilier est de construire une culture de valeur autour du bien manger, local et de saison.

Sans cesse en mouvement et en évolution, le Centre-Espoir continuera d’offrir des défis stimulants en termes de marketing et de communication, que nous nous réjouissons de relever en gardant un cap : celui de mettre l’humain au centre et promouvoir le bien-être des personnes, au-delà de leur vulnérabilité sociale.

Yoann Juon
Spécialiste marketing & communication

Le voyage continue

« Nous ne sommes donc plus en mode projet mais dans la volonté de soutenir l’ancrage de cette culture d’entreprise dans notre travail quotidien et dans nos postures. »

Le 30 novembre dernier, nous avons fêté la fin du projet Magellan car cet état d’esprit berce à présent la culture d’entreprise du Centre-Espoir. Nous ne sommes donc plus en mode projet, mais dans la volonté de soutenir l’ancrage de cette culture d’entreprise dans notre travail quotidien et dans nos postures.

Une première étape a été franchie, mais comme toute culture, cette dernière doit être nourrie et travaillée. Nous allons donc poursuivre le soutien à la participation des pensionnaires et travailleurs, le croisement des expertises et la réflexion sur l’institution en elle-même en lien avec l’autodétermination des personnes. Les prochaines réflexions porteront sur les sanctions, conçues comme un moyen de réparation, pour faire suite au travail sur le règlement qui a été mené ces dernières années.

Il s’agira de réfléchir à : « Comment diminuer les risques pour la personne et la communauté, grâce à un outil d’évaluation des risques et d’aide à l’application de sanctions (plutôt non punitives) adaptées aux situations et aux besoins de chacun ? »

Le second projet porte sur les ressources artistiques des personnes accueillies. L’art comme médiateur de mieux-être et forme d’expression. Suite au succès de l’exposition des œuvres durant la fête des 30 ans du Centre-Espoir, et devant l’engouement des pensionnaires et travailleurs, il est question d’organiser ensemble une semaine artistique, mettant en valeur les talents et les richesses de chacun.

Notre volonté de faire appel à l’expertise de pair∙es-praticien∙nes reste toujours d’actualité, et nous cherchons à offrir un poste adapté aux besoins institutionnels et aux compétences des personnes. Et pour terminer, nous travaillons toujours sur la complémentarité des espaces de paroles avec entre autres la poursuite des goûters d’étage (réunir les habitants d’un étage pour faire connaissance et favoriser l’échange entre eux) et la mise en place de groupes de paroles animés par des personnes extérieures au Centre-Espoir, formées à l’open Dialogue.

Sarah Bellasi-Quadri
Cheffe de projet Magellan

Vision de l'hébergement

« Nous observons, depuis deux à trois ans, que les personnes qui se présentent pour habiter au Centre-Espoir ont des attentes différentes, et très variées. »

Nous avons mis un terme, en fin d’année, à la phase projet de notre travail sur la culture d’entreprise nommée Magellan. Nous avons pu concrétiser plusieurs sujets comme la valorisation du travail dans les ateliers ou le règlement du foyer et allons poursuivre bien d’autres projets qui se trouvent dans les objectifs de la CDPH (Convention relative aux droits des personnes handicapées).

Nous observons, depuis deux à trois ans, que les personnes qui se présentent pour habiter au Centre-Espoir ont des attentes différentes, et très variées. Il y a une tendance marquée vers de l’autonomie avec moins de demandes d’intervention, et dans le même temps passablement de personnes qui ont des besoins de soutien et de présence plus importants qu’auparavant. C’est dans ce contexte que nous travaillons pour répondre aux questionnements des personnes que nous accueillons  : Comment se sentir chez soi au sein d’une institution hébergeant jusqu’à 122 personnes, et qui emploie presque autant de collaborateurs ? Que veut dire se sentir chez soi ?

Est-ce se sentir en sécurité ? Est-ce se sentir accepté∙e tel∙le que je suis, avec mes forces et mes limites ? Est-ce avoir le droit de faire tout ce que je veux comme je le veux ?

Se sentir chez soi, c’est un peu de tout cela : vivre dans un lieu dans lequel je me sens protégé∙e, accueilli∙e tel∙le que je suis, dans lequel je peux déposer mes envies, mes espoirs, mes besoins, mais également mes craintes, mon mal-être, mon désespoir. C’est également vivre dans un lieu dans lequel je me respecte, je suis respecté∙e et dans lequel je respecte les autres : jouir d’un sentiment de liberté tout en étant attentif∙ve à celle des autres. C’est avec cette vision que nous avons repensé notre règlement : poser des règles nécessaires au bien-vivre ensemble, tout en acceptant qu’un cheminement individuel accompagné soit indispensable pour certains.

C’est également avec cette vision que nous réfléchissons à la manière d’adapter notre bâtiment afin que le Centre-Espoir puisse être le lieu de vie de chacun∙e et répondre notamment aux besoins d’une plus grande autonomie, par exemple avec la création en 2022 d’un salon-lavoir pour les résident∙e∙s qui souhaitent nettoyer leur linge. C’est en réfléchissant également, tous∙tes ensemble, à la manière de pouvoir permettre à celles et ceux qui le souhaitent de retrouver ou développer des compétences en lien avec le quotidien, comme la cuisine et le ménage, que nous ferons de ce grand bâtiment un véritable lieu de vie.

Carole Thévoz
Responsable de l’Accompagnement

Merci !

Le travail quotidien avec nos partenaires, qu’ils soient associations, proches, amis, bénévoles, Établissements pour Personnes Handicapées de Genève, faîtières, État, collègues et services de l’Armée du Salut, est toujours un plaisir. Mais bien plus, c’est une nécessité pour accompagner les personnes qui viennent habiter et travailler au Centre-Espoir.

C’est avec une grande reconnaissance que nous les remercions pour leur précieux soutien tout au long de cette année.

Quelques chiffres

États financiers 2021

Bilan au 31 décembre 2021

Actifs   31.12.2021

Liquidités  1 753 784
Créances  953 976
Compte de régularisation actifs  94 057


Actifs circulants  2 801 817

Immobilisations corporelles  1 513 515


Actifs immobilisés  1 513 515


Total Actifs  4 315 332

 

Passifs   31.12.2021

Capitaux étrangers à court terme  861 447
Capitaux étrangers à long terme  56 499
Capital des fonds de dons affectés  264 453
Capital de l’organisation  3 132 933


Total Passifs  4 315 332

Compte d'exploitation du 1er janvier au 31 décembre 2021

Produits   2021

Produits de prestations  7 240 639
Subventions  5 864 432
Produits campagnes de fonds  6 850
Vente de marchandises  146 990
Autres produits d’exploitation  458 480


Total des produits  13 717 391

 

Charges d’exploitation   2021

Charges Home  9 612 497
Charges Ateliers  1 950 306
Frais administratifs  1 952 112


Total charges d’exploitation  13 514 916


Résultat intermédiaire I  202 475


Résultat financier  – 1 520
Résultat des fonds affectés  92 790


Bénéfice / Perte (-) de l’exercice  293 745

Organe de révision

BDO SA
Organe de révision, 3001 Berne
Les états financiers complets peuvent être obtenus sur demande auprès de l’institution.
Les chiffres des états financiers sont en francs suisses.