Rapport d’activités 2022

Une confiance honorée depuis longtemps

« L’année 2022 a été importante avec le renouvellement du contrat de prestations entre l’État de Genève et le Centre-Espoir. »

Ce qui caractérise le mieux le Centre-Espoir tient en l’intitulé de son action. La structure de l’Armée du Salut propose un « projet » de séjour ou d’atelier à ses bénéficiaires. Pas seulement un cadre, mais un projet. Cette définition témoigne d’une dynamique. Comme un fleuve se nourrit des rivières qui affluent, la dynamique d’un bon projet tire son élan de plusieurs sources. Les eaux se mélangent. Le cours d’eau ainsi se renforce. De plus, le Centre-Espoir accompagne les personnes sur un « chemin de vie ». Cette vie ne cesse d’illuminer les journées, de rayonner ou de s’émouvoir, de poser des défis également ou d’en rencontrer.

L’année 2022 a été importante avec le renouvellement du contrat de prestations entre l’État de Genève et le Centre-Espoir. Ce soutien reconduit pour la période 2022-2025 témoigne de la confiance que le canton a dans le travail accompli. Il permet aussi à la fondation de pérenniser ses nombreuses activités et d’en développer de nouvelles, à l’instar du centre de jour de 3 places ouvert l’an dernier ou de la nouvelle unité pluridisciplinaire créée pour renforcer l’accompagnement des personnes accueillies.

L’Espoir donné par l’Armée du Salut demeure toujours autant vivace puisqu’il s’illustre par l’accompagnement humain et bienveillant qui est proposé jour après jour aux travailleurs et travailleuses ainsi qu’aux résidents. Cette espérance n’est jamais une fin en soi, mais la boussole d’une insertion durable.

Cette confiance de l’État dans l’activité du Centre-Espoir s’appuie aussi sur d’autres leviers, qui sont d’ailleurs relatés dans ce rapport annuel. Pour n’en citer qu’un, que je considère essentiel au vu des enjeux qui se posent à l’ensemble de la collectivité, je note le travail de réflexion entamé sur les consommations d’énergie et sur les responsabilités sociales de l’entreprise.

A travers la création d’un service de contrôle des prestations socio-éducatives dès 2023, le département de la cohésion sociale a tenu à apporter de nouvelles réponses pour garantir le bien-être et les droits fondamentaux des résidents d’institutions accueillant des personnes en situation de handicap.

Dans cette optique, je retiens encore la poursuite des efforts du Centre-Espoir pour augmenter la participation des personnes, en lien avec la Convention de l’ONU relative aux personnes handicapées (CDPH), sur les thèmes du lieu de vie, du travail et du loisir, avec un bureau renouvelé comprenant désormais un proche-aidant.

Je sais l’attention que porte la direction du Centre à la mise en œuvre de la CDPH, et à la bientraitance des personnes. Dans ma qualité de conseiller d’État, j’y suis moi aussi extrêmement sensible. Mes remerciements et ma reconnaissance vont à la direction et au conseil de fondation du Centre-Espoir, qui s’évertue à offrir aux résidents un chemin de vie serein et harmonieux. Ils s’adressent aussi à l’ensemble du personnel, qui est source d’espoir pour de nombreuses et nombreux bénéficiaires.

Thierry Apothéloz | Conseiller d’État chargé du Département de la Cohésion Sociale (DCS)

Au plus près des besoins de chacun.e

« Nos priorités restent centrées sur le soutien auprès des personnes que nous accueillons, sur la mise en œuvre de la convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) et l’autodétermination qu’elle sous-tend. »

2022, une année pour le Centre-Espoir qui rentre dans l’ordinaire. Cette date du 1er avril a été véritablement libératrice pour l’ensemble des personnes en lien avec le Centre-Espoir. Même si nous avons appris énormément de deux années de mesures et de précautions sanitaires, le retour aux habitudes et conventions culturelles dans les relations à l’autre a été salué à timides poignées de mains et fragiles embrassades. La témérité n’était pas encore de mise à ce moment précis.

Aujourd’hui, l’épisode semble ancien et la vie et ses préoccupations ont été absorbées par d’autres thématiques, tout aussi sérieuses, impactantes, voire graves. Cependant, nos priorités restent centrées sur le soutien auprès des personnes que nous accueillons, sur la mise en œuvre de la convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) et l’autodétermination qu’elle sous-tend.

L’engagement à 50 % d’une personne formée comme paire-praticienne en santé mentale est une des étapes que nous avons pu atteindre pour en renforcer la mise en œuvre. Nous voulons poursuivre, avec tous nos partenaires, dans cette direction et avons renforcé notre bureau « Magellan » avec le regard d’une personne proche-aidante.

Nous sommes en route pour développer, adapter nos diverses structures afin de répondre au plus près des besoins de chacune et chacun, en se focalisant sur la dignité et la considération de tous et le respect de l’environnement.

Un tout grand merci à tous ceux qui donnent, partagent, s’engagent pour soutenir la mission du Centre-Espoir, à l’État de Genève, au personnel de l’Armée du Salut, aux partenaires, aux collègues, aux proches, aux amis, aux résidents, aux travailleurs, qui sont pour l’ensemble de l’institution une richesse précieuse dans le quotidien.

Nous souhaitons vous faire traverser ce rapport qui vous conduira brièvement au travers de nos divers événements tout au long de cette année écoulée. En vous remerciant pour votre fidélité et votre soutien au Centre-Espoir, nous vous souhaitons une bonne lecture.

Patrick Rossetti | Directeur du Centre-Espoir

Chiffres clés

Faits marquants

Responsabilité sociale des entreprises

« Nous avons pu constater que nous sommes bien engagés dans la direction exigée, en portant une véritable attention aux aspects sociaux, environnementaux, financiers et de gouvernance dans l’institution… »

Durant l’année écoulée, nous avons participé à un projet de l’État de Genève (DGDERI) qui portait sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Pour la réalisation des objectifs de ce projet, nous avons été accompagnés par une organisation experte dans les audits et analyses des entreprises.

Nous avons pu constater que nous sommes bien engagés dans la direction exigée, en portant une véritable attention aux aspects sociaux, environnementaux, financiers et de gouvernance dans l’institution, au travers d’objectifs inscrits dans notre revue de direction dans ces quatre domaines.

Notre politique RH soutient les aspects sociaux, notamment à travers un renforcement de l’employabilité, le bien-être au travail, la promotion de l’éthique et de la diversité, l’engagement pour garantir des conditions de santé et de sécurité au travail, une offre salariale intéressante pour les bas niveaux de salaire, une rémunération équitable, de bonnes possibilités de formation, un ratio avantageux pour le 2e pilier.

Cette dimension sociale est incarnée par les valeurs de l’organisation de l’Armée du Salut et par la culture d’entreprise au sein de l’institution. Pour l’illustrer concrètement, le service de l’accompagnement spirituel témoigne de cette valeur ajoutée humaine qui se préoccupe des vécus profonds, existentiels des personnes accueillies et qui par ce regard, cette présence, impacte aussi le personnel et la gouvernance.

Dans nos engagements environnementaux, nous voulons encourager un comportement respectueux de l’environnement par des solutions réalistes et adaptées à notre contexte et réduire nos consommations aussi bien d’énergies que de matériel et matières écologiquement néfastes.

Sur le plan des finances, nous nous engageons pour une utilisation maitrisée des moyens octroyés par l’État en nous préoccupant des aspects éthiques de l’organisation et des fournisseurs partenaires. Nous travaillons à l’amélioration des résultats par un travail constant sur la réduction des dépenses, l’amélioration des recettes et une planification des investissements sur le long terme, et nous garantissons des pratiques financières appropriées.

Le comité de direction, composé de quatre membres, est l’organe de gouvernance du Centre-Espoir. Par un fonctionnement participatif, nous nous engageons au respect des valeurs envers toutes personnes, la mission, l’organisation et l’environnement, en faveur des plus vulnérables.

Dans des perspectives d’horizontalisation et de responsabilisation des différentes fonctions et rôles, notre comité de direction poursuit son travail de fond avec les responsables de chaque service, dans une optique de gouvernance partagée en organisant des temps de rencontres, d’échanges et de travail sur des thématiques stratégiques essentielles au fonctionnement et au développement de l’institution au sein du dispositif cantonal.

Nous portons encore une attention toute particulière au développement d’une relation client responsable et durable en intégrant une politique ESG (environnement, social, gouvernance) dans la vie de l’entreprise. Nous sommes en train d’établir un catalogue de projets et d’objectifs destinés à poursuivre les efforts de réductions d’impacts sur l’ensemble des domaines. C’est un travail qui est planifié sur les trois à quatre prochaines années.

Économies d'énergies

« Concernant l’énergie électrique nous avons une baisse structurelle de 22 % sur cette période. »

En tant que grand consommateur, nous sommes engagés depuis 2019 dans un programme ECO 21 en collaboration avec les SIG. Nous sommes accompagnés par une société experte dans le domaine des énergies pour travailler tant sur la réduction des consommations que sur le développement de solutions plus écologiques. Nous procédons à des relevés depuis plusieurs années et avons fait une analyse des consommations sur les cinq dernières.

Concernant l’énergie électrique nous avons une baisse structurelle de 22 % sur cette période. Nous avons pris soin de choisir des installations et des appareils beaucoup moins énergivores lors des rénovations et des remplacements nécessaires sur le matériel obsolète. Par exemple, nos nouveaux ascenseurs consomment 50 % moins que les anciens.

Nous sommes parvenus à réduire de 18 % la production de chaleur au sein de nos bâtiments. Nous avons évalué que nous pouvons encore progresser dans les années à venir, notamment par une sensibilisation aux eco-gestes auprès de tous les utilisateurs.

En revanche, nous avons une problématique de consommation d’eau qui a augmenté de 15 % sur ces cinq dernières années. Nous sommes en train de traiter prioritairement ce sujet pour résoudre au plus vite le sujet et diminuer sérieusement les quantités.

Notre production de CO2 est très proche du seuil demandé par les services étatiques, de même que notre indice de consommation de chaleur (IDC), que nous devons transmettre annuellement aux services de l’État.

Nous nous sommes contractuellement engagés, en 2023, pour des résultats concrets et significatifs avec notre partenaire expert sur la mise en œuvre de réalisations et de formations pour tous.

Paire-praticienne en santé mentale

« Créer un poste de PPSM au sein de notre Centre de Jour permet de mettre à disposition des résidents un accompagnement différent, centré sur le savoir expérientiel, sans l’imposer. »

En janvier 2022, nous avons ouvert 3 places de Centre de Jour dans notre atelier des Cré’Activités. Ce lieu de rencontre et d’activités est ouvert aux résidents du Centre-Espoir. Aucune inscription n’est nécessaire, aucun engagement n’est demandé. Chacun y vient quand il le souhaite pour y exprimer sa créativité, y boire un thé, partager un moment d’échange avec d’autres résidents ou avoir un moment privilégié avec une des animatrices. Le duo qui accueille les résidents est composé de deux collaboratrices, dont une paire-praticienne en santé mentale (PPSM) à 50 %.

Nous travaillons depuis de nombreuses années sur le rétablissement des personnes, en essayant de leur redonner la parole sur eux-mêmes, leur lieu de vie, leurs envies, leurs ressources, etc. Nous collaborons également depuis longtemps avec des personnes concernées par la maladie psychique dans le cadre de mandats (comité de pilotage de notre projet Magellan en lien avec le changement de notre culture d’entreprise, apport d’expertises dans des projets particuliers, animation de groupes de paroles, etc.). Il nous paraissait opportun d’avoir maintenant au sein de nos équipes une professionnelle qui puisse nous apporter son expertise.

Créer un poste de PPSM au sein de notre Centre de Jour permet de mettre à disposition des résidents un accompagnement différent, centré sur le savoir expérientiel, sans l’imposer : échanger sur des outils soutenant le rétablissement, avoir un dialogue basé sur le partage d’expériences, être une ressource dans l’expression de ses besoins auprès des professionnels de l’accompagnement ou des soins. Chacun est libre de venir à sa rencontre en fonction de ses besoins et de ses questions. Il était important pour nous dans un premier temps de pouvoir mettre à disposition une expertise sans l’imposer et d’observer ce que cela permet de faire germer comme besoins, tant au niveau des résidents que des collaborateurs, pour développer petit à petit la collaboration.

Avoir une collaboratrice qui est PPSM est également une ressource importante pour nous direction du Centre-Espoir. Il est important que nous puissions compter sur un regard complémentaire, qui peut se permettre de nous questionner sur certaines de nos pratiques institutionnelles ou nous soutenir dans l’utilisation de certains outils comme le Plan de Crise Conjoint.

Cet échange est essentiel dans un contexte où la Convention des Droits des Personnes Handicapées n’est pas uniquement un sujet d’actualité, mais une réelle préoccupation pour le soutien à des intégrations véritables et faisant sens pour les personnes concernées comme pour les entreprises et institutions. Nous avons entamé un nouveau cheminement, au cours duquel nous allons expérimenter, apprendre et nous laisser bousculer sur nos convictions préconçues. Notre management se doit d’impliquer les personnes formées à ce nouveau métier et tenir compte des mouvements à venir pour s’adapter et se former aux multiples alternatives dans le soutien et l’accompagnement des personnes fragilisées.

« Après deux années de formation, je découvre dans cette grande structure, un métier riche en partage, aussi bien avec mes paires que mes collègues. »

Laure | paire-praticienne aux Cré’Activités

Etats financiers

Bilan au 31 décembre 2022

Actifs

Liquidités 2 389 725

Créances 1 033 942 

Compte de régularisation actifs 69 917 


Actifs circulants 3 493 583 

Immobilisations corporelles 1 211 510 


Actifs immobilisés 1 211 510 


Total Actifs 4 705 093

 

Passifs

Capitaux étrangers à court terme 902 160

Capitaux étrangers à long terme 246 384 

Capital des fonds de dons affectés 175 947 

Capital de l’organisation 3 380 602 


Total Passifs 4 705 093

Compte d'exploitation du 1er janvier au 31 décembre 2022

Produits

Produits de prestations 7 168 885

Subventions 6 317 276 

Produits campagnes de fonds 10 512 

Vente de marchandises 127 578 

Autres produits d’exploitation 414 131 


Total des produits 14 038 382 

 

Charges d’exploitation 

Charges Home 9 722 075 

Charges Ateliers 1 976 769 

Frais administratifs 1 977 786 


Total charges d’exploitation 13 676 630 


Résultat intermédiaire I 361 752


Résultat financier 841 

Résultat des fonds affectés 88 506 

Part revenant à l’État -203 430


Bénéfice / Perte (-) de l’exercice 247 669

Organe de révision

BDO SA
Organe de révision, 3001 Berne
Les états financiers complets peuvent être obtenus sur demande auprès de l’institution.
Les chiffres des états financiers sont en francs suisses.